
Soyez prudents lorsque vous répondez à un candidat qui postule dans votre entreprise !
Nicolas est expert-comptable. Il pourrait travailler dans la fiduciaire de son père, mais il n’en a vraiment pas envie. Il postule donc dans une fiduciaire concurrente. Celle-ci répond à sa candidature en ces termes : « Dès lors que vous êtes le fils de ..., vous comprendrez aisément que nous ne pouvons répondre favorablement à votre candidature, … ».
Pareille réaction est compréhensible, mais elle est juridiquement critiquable.
En effet, dans des circonstances très similaires, par un jugement du 10 novembre 2016, le tribunal du travail de Liège a jugé que : « la personne dont la candidature est rejetée par un employeur au motif de son appartenance à une famille déterminée fait l’objet d’une distinction directe fondée sur l’origine sociale ou la naissance, critères protégés par la Loi du 10 mai 2007 tendant à lutter contre certaines formes de discrimination ».
Et conformément à l’article art. 23, § 2, 2° de la Loi, le tribunal a accordé au postulant malheureux une indemnité équivalente à 6 mois de rémunération.
Notre conseil : tournez sept fois vos doigts au-dessus du clavier avant de répondre pour éconduire un candidat.
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En matière de vices cachés, le temps est précieux
Lorsque vous achetez un bien (une maison, une voiture, un logiciel, une machine) et que vous découvrez ensuite que celui-ci est affecté d’un vice caché, vous pouvez vous retourner contre le vendeur pour demander l’annulation de la vente ou des dommages et intérêts ; ce que l’on appelle la « garantie des vices cachés » (article 1641 du Code civil).
Mais attention, car l’article 1648 du Code civil impose à l’acquéreur découvrant un vice caché d’agir en justice dans un « bref délai ».
Qu’est-ce qu’un bref délai ? La loi ne le dit pas et c’est le juge qui appréciera en fonction des circonstances.
C’est ainsi que, par un arrêt du 5 juin 2014, la Cour d’appel de Mons a jugé tardive l’action en justice de l’acquéreur d’un immeuble introduite quatre mois après la découverte, par celui-ci, de la présence de la mérule dans l’immeuble.
Et la Cour de rappeler également que si des pourparlers sérieux sont généralement considérés comme suffisants pour interrompre le « bref délai », l’envoi d’un simple courriel au vendeur ne peut être assimilé à de tels « pourparlers sérieux » !
Notre conseil : En matière de vices cachés, la patience n’est pas la mère de toutes les vertus. Si vous êtes concerné : agissez ! Allez voir votre avocat !
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